Savoir gérer ses émotions nous conduit toutnaturellement à la spiritualité. Comme l’a dit lesage indien Swami Prajnanpad : « La spiritualité ?C’est seulement un autre nom pour désigner l’indépendance et la liberté sous tous leurs aspects.Ce n’est rien d’autre qu’une attitude mentale.Quand le mental est dépendant, il est dans le domaine matériel, quand il est indépendant, il relèvedu domaine spirituel. Ne dépendre que de soi estune autre définition de la spiritualité ». La dépendance vient de la croyance que nous avons besoinde l’autre pour que nos besoins soient satisfaits.Ainsi par exemple, si un proche m’énerve et memet en colère par son comportement, la dépendance consiste à croire que tant qu’il ne changerapas, je souffrirai.Découvrir que je peux, lorsque je sens la colère en moi,plutôt que d’agresser l’autre, m’isoler et extérioriser macolère me permet d’être indépendant.L’autre n’est plus la cause de mes problèmes, ilest au contraire le miroir dans lequel je peux voirce que j’ai à travailler en moi. Quelle différenceentre dire : « Tu m’énerves ! Cesse donc ! » et« Merci ! Grâce à toi je vois qu’il y a en moi dela colère. Je vais aller la faire sortir au plus vite ! »Ne plus essayer de changer les autres mais setransformer sans cesse soi-même, voilà une extraordinaire formule magique pour atteindre le bonheur.La plupart de nos malheurs ne viennent-ils pasde nos dépendances envers autrui ? Sentir la puissance d’une idée si simple donne une extraordinaire sensation de légèreté. Des ailes d’ange poussent soudain dans notre dos. Désormais, je peuxchoisir à chaque instant de ne plus souffrir ! Lebonheur m’appartient !Chaque fois que nous nous sommes renduschez les peuples des anciennes cultures, les peuplesnaturels, nous avons été frappés par l’extraordinaire capacité de rire et de s’amuser des adultes.Dans les sociétés occidentales, on voit des enfantsrire et s’amuser, mais rarement des adultes. Ceux-ci parlent et conversent, discutent et palabrent,échangent et communiquent, mais d’une manièresi sérieuse que l’on risque de mourir d’ennui. Alorsque les peuples non touchés par cette étrange maladie nommée civilisation ont à tout âge la spontanéité, la vivacité, l’humour et le sens du jeu des enfants. Ils ne sont jamais devenus des « adultes àplein temps ». Ils n’ont pas mordu dans la pommeempoisonnée des éducations judéo-chrétiennes.N’oublions pas nos amis les animaux. Ils n’ontpas appris à mentir, à dissimuler leurs émotionssous le masque du contrôle intellectuel, à sortirdu flot constant de l’amour universel pour seperdre dans les labyrinthes de concepts dénués desagesse, ces concepts qui donnent naissance auxreligions, aux partis politiques, aux lois et à toutesles idéologies au nom desquelles les êtres humainss’entretuent depuis des siècles. Les animaux sontnos frères. Ils n’ont pas développé, comme nous,une certaine forme de conscience mentale qui raisonne, analyse, compare et étudie. Grâce à cela,ils ont gardé la capacité d’être constamment reliés à la voix intérieure, celle qui permet de recevoirla guidance spirituelle. Si nous ouvrons notrecœur à leur sagesse, ils peuvent nous aider àretrouver l’harmonie avec la vie universelle quenous avons perdue en nous égarant dans les prisons de croyances intellectuelles fondées sur lapeur et la lutte pour la survie.